Premiers picotements dans le bas ventre, premier signe qu’elles ne devraient pas tarder. C’est le moment le plus redouté du mois qui pointe le bout de son nez, les règles. Qu’est ce que j’avais de prévu aujourd’hui ? Je devais filer un coup de mains à mes collègues, pour remercier les paysan.nes de leur généreux bénévolat au comptoir paysan pendant les fêtes de Bayonne. Je leur envoie un message, je vais devoir annuler, je sais que je ne serai pas en capacité et qu’il faut que je me repose, avant que la semaine ne recommence demain.
Pas plus tôt le message envoyé, les premières grosses crampes sont là. Comme si mon corps était soulagé de rester à la maison, il me dit, c’est bon, c’est le moment, on lâche tout maintenant. Premiers aller-retours aux toilettes, il faut savoir que c’est le jour où je vais le plus faire caca, et oui les crampes de l’utérus, lui-même posé sur mes intestins, stimule au maximum l’évacuation de caca, accumulé pendant ces derniers jours de constipation. Sexy n’est-ce pas ?
Bref, enfin libérée, je déroule mon tapis de yoga, et tente de mettre mon corps en PLS en mouvement. Je me remémore tous les conseils donnés, par le prof de yoga, la naturopathe, la sage-femme, l’étiopathe, la formatrice en yoga des hormones, tous et toutes sont d’accord : la clef est le mouvement ! Créer de l’espace au niveau du ventre, ne surtout pas le compresser, et bouger ! Je commence par m’étirer dans la posture du chat, inspire vers le haut, creuse le dos et expire vers le bas, arrondit le dos. Ah c’est vrai que ça fait du bien, je tortille mon bassin de gauche à droite pour encore plus de plaisir. Je me pose dans la posture de l’enfant, assise entre mes talons, les bras étirés vers l’avant du tapis et les genoux bien écartés pour laisser la place au ventre, je fais de grandes respirations, j’ai l’impression de masser mes organes, c’est bon. Puis je me redresse et je m’étire dans la posture du chameau, sans trop forcer et à nouveau, pour contrer la pose je me retrouve dans la posture de l’enfant un court instant. Je m’assois, j’écarte les jambes et je me penche vers l’avant, pas trop non plus, apparemment une trop grande ouverture de bassin pourrait amplifier les douleurs, wah c’est bien rouillé par ici. Allez, je continue, j’attrape un coussin en guise de support sous le bassin et je m’allonge sur le dos, les jambes en ailes de papillon, ah c’est ma posture favorite, je me laisse aller, ah qu’est ce que ça fait du bien. Les mains sur les ovaires en Yoni mudra avec des respirations profondes, je pourrais rester ici des heures. Je compte sur mes doigts, ça ne fait que 5 postures, je sais qu’il y a une sixième posture dans la chorégraphie. Oui, la torsion ! Je reste allongée je rassemble mes genoux et je les laisse tomber sur un côté, pendant que ma tête se tourne de l’autre côté. Un bonheur cette posture aussi. Cette petite danse sur mon tapis, me donne la sensation que ça circule mieux en moi, c’est plus fluide, mais les douleurs sont malheureusement toujours là.
Ces fameuses douleurs tant redoutées, dont je parle aux professionnels qui me suivent, je sais maintenant qu’elles ne sont pas « normales » comme beaucoup de gens peuvent le dire, mais qu’elles sont bien la preuve d’un dérèglement de quelque chose et cela fait maintenant 4-5 ans que je cherche quel est ce quelque chose. Je me suis beaucoup renseignée sur l’endométriose, je la soupçonne fortement d’être la cause de mes douleurs, mais le diagnostic n’est pas encore posé. Mais ça pourrait être aussi autre chose. J’ai besoin de savoir avant de prendre bêtement des anti-inflammatoires et de doucement oublié la douleur anormale que je traverse chaque mois. J’ai besoin de savoir ce qu’il se passe à l’intérieur de mon corps, de comprendre pourquoi et de soigner cette cause pour véritablement guérir. On m’a déjà dit, « dans tous les cas il n’y a pas de remède à l’endométriose alors à quoi bon se fatiguer à poser un diagnostic ? » A quoi bon ?! J’ai simplement besoin de savoir ce qu’il m’arrive, pour moi et ma santé physique et morale ! J’ai besoin que ma douleur soit reconnue, qu’il y ait un mot posé dessus. Qu’on arrête de me dire que c’est normal d’avoir mal pendant les règles. Que je puisse savoir que je suis malade et me soigner pour, que je puisse avoir un meilleur suivi médical en connaissance de mes réelles conditions, et non seulement en disant que j’ai mon val au ventre pendant mes règles. J’ai toujours l’impression de devoir me justifier, mais vous savez, c’est vraiment atroce comme douleur, c’est handicapant, pendant 24h je ne peux rien faire. Et puis j’ai mes sautes d’humeur la semaine juste avant, je deviens hypersensible, je suis capable de pleurer à tout moment. Ça m’arrive d’avoir des douleurs pendant les rapports sexuels, puis j’ai aussi des saignements la semaine avant les règles, une sortie de boutons sur le visage, les seins qui gonflent, comme le ventre, les cuisses et les fesses. J’ai des douleurs au moment de l’ovulation, souvent je peux sentir de quel côté j’ovule. Et puis mes règles sont très abondantes, d’ailleurs il y a 2 ans j’avais encore un stérilet de cuivre, si j’avais eu plus d’informations je n’aurais jamais commis cette erreur. En plus de la fatigue, j’ai la nausée qui accompagne les grosses crampes, ça m’est déjà arrivé de vomir tellement les crampes étaient intenses. Alors voilà j’aimerais pouvoir connaître ce mot qui rassemblerait tous mes symptômes, que je n’aie plus à dire j’ai mes règles, j’ai mal au ventre et d’être jugée d’incapable, de devoir me justifier par cette longue liste, car oui je le sais, je suis malade mais pour le moment je ne peux pas le dire.
La journée avance mais les douleurs sont toujours là, je propose à mon homme d’aller marcher un peu, pour suivre le conseil du mouvement. Les contractions sont par vague, par moment je suis figée sur place sans pouvoir me tenir droite, puis ça passe, mais le répit est de courte durée. La prochaine contraction arrive rapidement, les champignons de ce midi remontent. Je marche doucement en soufflant, je tente d’allonger la balade, mais ce n’est pas possible. Je m’assois, ça ne va pas mieux, je continue de marcher. Mon homme tente de me divertir par tous les moyens, c’est vrai qu’il est drôle, sacré humour et belles cascades, je l’aime. Toujours là pour me soutenir dans les pires moments. Je ne peux plus tenir puis il faut que j’aille aux toilettes à nouveau, la balade aura été courte, mais je suis contente d’être sortie. A peine arrivée, je me jette sur les toilettes, wah ces douleurs… puis soudainement mon homme m’annonce que le chill est prêt. Qu’est-ce que je vois ? Le plaid sur le lit, avec le plateau-ordi ouvert sur Netflix, la bouillotte et la tisane « lunes » agrémentée de gingembre et curcuma. Quel homme parfait, merci mon amour d’être à mes côtés, aux petits soins…
Toi aussi tu souffres pendant les règles, quels sont tes symptômes et quels sont tes remèdes ?
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